jeudi 25 novembre 2004
Hommage à Robert
Par Mattt, jeudi 25 novembre 2004 à 10:38 :: today
Hier c'était l'enterrement.
Ma mère m'a fait passer un article de journal qui parle de lui (merci au directeur du journal pour ces mots) :
Robert, l'arpenteur des champs et des bois
Cher Robert, toi qui es bâti comme un pilier de cathédrale, qui n'as pas la démarche d'un arthrosique, te voilà arrivé sans l'avoir voulu, dans un paysage merveilleux où le crépuscule des années peint les choses en teintes douces.
Voilà qu'un médecin t'a recommandé : "Ménagez votre moteur, ralentissez Monsieur". Tu as vite compris.
Ton oeil vif laissait passer un nuage. Ce qui n'était que momentané. Ta force de caractère a pris le dessus.
Toi, l'homme serin, modeste, précis dans la préparation des sorties pédestres, tu pourras encore accompagner tes amis. Ton bâton de berger du troupeau fidèle, tu l'as posé chez toi, dans un coin du vestibule, Provisoirement. Tu le reprendras après le repos forcé.
Quel type dynamique comme il y en a peu dans les parages ! On aurait voulu te demander une recette de longévité. Tes rotules étaient huilées comme des bielles d'un moteur de voiture de course.
Tu privilégiais les sentiers forestiers ou campagnards. Tu savais partager le plaisir devant la vision d'un beau paysage. Ta grosse moustache même participait. L'arrêt forcé n'est peut-être pas définitif. Tu sais rebondir grâce à ta volonté. Ainsi, en prenant ta retraite, il y a fort longtemps, tu ne retournais pas ta veste.
Tu proposais à tes amis cheminots de les emmener en chemin de fer, naturellement, au Canada, aux U.S.A., Argentine, je crois. Il me semble que vous avez pris le transsibérien curieux que vous étiez de lorgner sur l'Oural, de glisser à travers les steppes et les plaines russes. C'est que ton cerveau, jamais au repos, élaborais en secret des projets dont Gournay a profité. Emmener, avec enthousiasme, quelques mordus des longues marches à l'exploration des collines du pays messin. Merci Robert !
Suivez virtuellement notre Robert à la tête d'un groupe, un jour d'automne. Ce sera une promenade verte. Le parfum des feux de broussailles ou de fanes vous enveloppaient. Cela vous arrachait des fous rires.
Dans la forêt, tu recommandais : " Respirez profondément. L'intensité de l'âme de la forêt vous imprègne". Vos poumons vous remercieront.
Robert ne confinait pas ses sorties au pays messin. Combien de fois a-t-il réservé des places dans le train pour la direction de Saverne. Ou bien il prenait le bus pour les environs du château de Jaulny.
Quand vos sorties étaient courtes tu te réjouissais de partager le repas à Gournay avec tes amis.
L'ambiance était toujours conviviale. Les cascades de rires ne s'arrêtaient pas.
On voulait donc te remercier et te souhaiter un retour parmi nous.
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